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7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 18:36

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Version non garantie à jour. la dernière version garantie est la suivante

Bien souvent, la problématique de l’huile de palme est abordée de manière simple : son utilisation telle quelle dans les produits alimentaire.

La réalité est différente car malheureusement le palmier a de nombreux atouts économiques et pratiques.

En effet, l’huile de palme (issue des fruits) et l’huile palmiste (issue des noyaux) peuvent se décliner en de nombreux dérivés.

Ainsi on peut les retrouver dans des produis aussi différents que des pizzas, du savon ou de la purée.

La quasi-totalité des marques utilisent ces huiles ou leurs dérivés sous plus de 60 nominations différentes !

La jungle des étiquettes remplace la jungle sud asiatique…


Voici les raisons écologiques et sociales pour lesquelles il ne faut pas consommer de produits issus du palmier à huile, aussi bien alimentaires que non alimentaires :


 

 

Déforestation : l’huile de palme, bio ou non, certifiée ou non, participe directement ou indirectement à une déforestation galopante.

Extinction d’espèces : la déforestation entraîne une diminution de plus de 80% de la biodiversité.

Emission de CO2 et pollution : la déforestation et l’érosion des sols dus à la culture des palmiers, et le transport de l’huile sont une très grosse source d’émission de ce gaz à effet de serre. De plus, les produits chimiques et les déchets de la palme sont allègrement déversés dans l’environnement.

Effets délétères sur la santé : l’huile de palme, hydrogénée ou non, est composée d’une quantité trop importante d’acides gras saturés dont l’excès favorise les accidents cardio-vasculaires.

Expulsion des populations locales : la culture des palmiers industriels sur les surfaces exploitées par les populations locales entraine des expropriations.

Exploitation des ouvriers : beaucoup de témoignages relatent des infractions graves aux droits des ouvriers.

Bénéfices pour les industriels : étant la moins chère du marché (rendement élevé, utilisation de salaires à bas coûts) l’huile de palme permet aux marques qui l’utilisent de faire plus de bénéfices.

 


  1. Que contient la palme ?

L’huile de palme et l’huile palmiste sont composées de triglycérides (glycérol associé à 3 acides gras).

Il existe différents acides gras présents en quantités variables et dont la composition en nombre de carbones détermine le nom : 12, 14 et 16 carbones correspondent respectivement aux acides laurique, mysritique et palmitique.

L’acide gras à 18 carbones, l’acide stéarique, peut aussi provenir de la palme, même s’il y est présent en moindre quantité.


  1. Comment les produits de la palme sont-ils utilisés ?

Figure 1 : Du palmier au supermarché

 


L’huile de palme et l’huile palmiste ne sont pas seulement utilisées telles quelles mais aussi sous forme de dérivés, obtenus à partir des acides gras contenus dans les huiles. Mais comment reconnaitre l’origine d’un produit obtenu à partir d’un autre ?

Un peu comme du blanchiment d’huile de palme.


Un dérivé d’acide gras est nommé d’après le nom de l’acide gras dont il est issu.

Il faut dans un premier temps chercher des noms commençant par « palm » ou « lauryl » ou encore « myrist » dans la liste de composition d’un produit, suivis de suffixes tels que « ic », « ate », « ol ».

Ainsi par exemple l’isopropyl myristate n’est rien d’autre qu’un dérivé de l’acide myristique (ou « myristic acid » en anglais), donc de la palme.


 

La nomenclature chimique (le nombre de carbone de l’acide gras) peut également être utilisée dans la nomination des dérivés :

  • Acidelaur-ique, -ol, -oate, -ic : 12 carbones (dodéc-quelque chose)
  • Acidemyrist-ique, -ol, -oate, -ic : 14 carbones (tetradeca-…)
  • Acidepalmit-ique, -ol, -oate, -ic : 16 carbones (hexadeca-…)
  • Acidestéar-ique, -ol, -oate, -ic

 

On invente alors :

  • *        Le palmitate d’ascrobyle : un antioxydant dérivé de l’acide palmitique et de l’acide ascorbique. De la vitamine C et de la palme.
  • *        L’isopropyl myristate n’est rien d’autre qu’un dérivé de l’acide myristique (ou « myristic acid » en anglais), donc potentiellement de la palme.

 

 

Des fois le chimiste est blagueur et invente le « Cetearyl » qui est une combinaison de « cet » et « stéar », une combinaison des acides stéarique et cétylique. Sodium cetearyl sulfate …


Note : les acides laurique et myristique sont aussi présents dans la coco et on trouvera donc, pour ces composés, des origines constituées de mélanges d’huile de coco et d’huile palmistnote : les acides laurique et myristique sont aussi présents dans la coco et on trouvera donc, pour ces composés, des origines constituées de mélanges d’huile de coco et d’huile palmiste. Mais comme pour tous dérivés, ils peuvent aussi provenir de synthèse chimique. Pour être certain(e) de l'origine d'un dérivé, il faut contacter l'industriel.


Bien entendu dans chaque type d’aliment ou de produit, l’huile de palme ou ses dérivés sont utilisés en plus ou moins grande quantité.

Dans le cas des gels douches par exemple, c’est de l’eau qui vous est surtout vendue.

Un dérivé d’huile de palme sert d’agent lavant, mais en proportion il sera moins important que dans une margarine par exemple.

Il en est de même pour les additifs alimentaires.


Figure 2 : 4 Niveaux d'utilisations de la palme dans les produits

 

 

 

Dans le cadre d’un arrêt complet de consommation d’huile de palme, ce n’est pas la peine de devenir végétarien.

En effet, le tourteau de palme n’est pas utilisé par tous les éleveurs.

Mais pour le savoir, il faut avoir la chance de pouvoir choisir les agriculteurs, car une étiquette ne peut pas renseigner sur tout, et c’est normal.


Le régime sans palme peut aussi être uniquement motivé par la santé.

Dans ce cas là il est important de faire attention aussi à toutes les autres sources d’acides gras saturés, comme les produits animaliers (fromages, viandes).


Il y a donc différents degrés de « régime » et surtout différentes raisons d’en faire un.

Il faut garder à l’esprit que, dans le cas de la déforestation par exemple, la palme n’est pas la seule coupable.

Il ne faut donc pas stigmatiser qu’elle.

Il ne faut pas non plus se dire que, parce qu’elle n’est pas la seule à poser problème, il ne faut rien faire.

Aucune démarche ne peut être entièrement sans contradictions, à chacun de faire comme il peut.

 


 

  1. Savoir analyser

Les dix commandements pour mieux consommer aujourd’hui

  • Je fais à manger moi-même avec des produits non transformés
  • Je lis les étiquettes
  • Je regarde plus loin que l’effet d’annonce d’une marque : un produit sans palme peut en cacher d’autres avec !
  • Je me méfie d’aliments à base de graisse : pizza (fromages analogues), petits pains, friands, tartes (margarine)
  • Je cherche les noms sous lesquels se cache l’huile de palme (en utilisant cet extraordinaire petit guide vert par exemple)
  • Je ne remplace pas l’huile de palme par des ingrédients pouvant avoir des effets tout aussi mauvais, voire pires
  • Je suis conscient que les produits « éco » même labélisés (écocert, AB, etc) ne garantissent pas un produit parfait et ne sont pas plus exempts d’huile de palme ou dérivés
  • Je sais très bien que les « pseudo-labels » des sociétés (100 %naturel, etc) n’ont aucune valeur
  • Je demande au commerçant / à l’agriculteur plus de renseignements
  • Je demande aux industriels des précisions

Les règles pour mieux consommer demain

  • Je fais entendre ma voix pour un étiquetage écologique généralisé (mention des émissions de CO2, consommation d’eau etc…)
  • Je fais entendre ma voix pour la mention obligatoire de l’origine de tous les ingrédients

 

  1. Savoir remplacer

Il est relativement facile de remplacer l’huile de palme au quotidien. L’écologie intelligente, c’est savoir regarder toutes les facettes d’un produit. Ne pas remplacer un problème par un autre.


X L’huile « certifiée »ne fait qu’augmenter la demande et ne garantit en rien l’arrêt de la déforestation. La certification a été inventée par les industriels eux-mêmes.

X   L’huile « bio »est produite en Colombie et sa culture a conduit à de nombreuses expulsions et à une déforestation irrémédiable dans certains endroits.

X   L’huile de soja est produite en Argentine et au Brésil, sa culture participe certainement à la déforestation sud-américaine et les plants risquent fort d’être des OGM.

X   L’huile de coco (coprah) est encore plus nocive pour la santé que l’huile de palme.

X   Les graisses hydrogénées sont aussi dangereuses pour la santé, d’ailleurs elles ont des origines inconnues (OGM, palme etc ...?)

V  On peut remplacer l’huile de palme par des huiles de colza, d’olive (mais il ne faut pas les cuire à haute t°) ou de tournesol, et pour les pâtisseries... on peut faire comme mamie et y mettre du beurre !


 

Lancée en 2004 par le WWF, la Roundtable on Sustainable Palm Oil (RSPO) comporte une trentaine d’ONG sur plus de 600 membres dont la majorité est constituée d’industriels et de distributeurs.

Objectif : promouvoir la production et la vente d’une huile de palme issue d’une « exploitation respectueuse de l’environnement et socialement responsable ».

Un aveu de faillite.

En réalité, il se trouve que ce système comportent de très graves failles et on ne peut pas dire qu’il garantit une palme réellement durable : pesticides, déforestations, entreprises ayant des parcelles certifiées et d’autres non etc…

D’un autre côté, la palme bio ne présente pas de garanties quant à la déforestation ou les conditions de travail des ouvriers.

Seulement 4% de la palme est certifiée RSPO et 0,2% bio.

Les plantation artisanales servent souvent à des consommations locales.

 

 L’écologique, le biologique, le durable et l’équitable sont 4 choses bien distinctes.

Les mots utilisés peuvent être trompeurs mais il n’y a aucun lien entre ces 4 certifications et aucune n’est complète.


Durable

Biologique

Ecologique

Equitable

 

La palme durable existe depuis 2005. Les règles établies par les industriels eux-mêmes n’offrent pas de réelles avancées sur le terrain.

« Tenir compte de l'équilibre écologique local ou régional » ne garantit pas 0 déforestation ni des conditions viables  pour les travailleurs de la palme bio.

En cosmétique, les dérivés de palme ne sont pas obligatoirement bios. Seuls 10% de l’ensemble des ingrédients sont issus de l’Agriculture Biologique pour les cosmébio.

Le sodium palmate ou palmitate est le seul dérivé obligatoirement bio dans le label Nature et Progrès. Mais rien pour les autres.

La certification écologique permet d’avoir des produits d’origine végétale issus de ressources renouvelables. L’huile de palme servant à la confection de dérivés ou utilisée telle quelle n’a pas l’obligation de provenir de plantations durables ou bio.

Le label Max Havelaar garantit un prix d’achat minimum aux producteurs ainsi que des primes au développement. Il n’existe pas encore  de plantations certifiées  équitables. L’huile de palme utilisée dans les produits certifiés équitable peuvent être bio ou durable mais sans que cela soit une obligation.

 


 

  1. Savoir reconnaitre

Règle importante : lire les étiquettes, même si elles sont parfois floues...

L’obligation d’indiquer la composition d’un produit a été gagnée de haute lutte. Profitons-en !


La palme et ses dérivés sont souvent cachés sous différents noms et le doute peut perdurer.

Cette ambiguïté ne permet pas toujours de savoir si nous sommes en présence de palme ou non, et les industriels préfèrent rester discrets sur l’origine exacte de leurs produits.

En effet, comme toutes les huiles sont composées d’acides gras dont certains sont les mêmes, un composant indiqué sur une étiquette (mono- ou di-glycéride d’acide gras, ou composant dérivé) peut provenir de la palme, du colza ou du tournesol, et il est impossible de faire la distinction.

Lorsque le composant est de l’huile ou de la graisse végétale, en général les marques sont fières d’indiquer une origine telle que le tournesol ou le colza par exemple.

On peut donc supposer que, lorsqu’aucune indication n’est donnée, l’origine est la palme (au moins en partie).

Pour ce qui est des dérivés, c’est plus compliqué.

Une réflexion simple serait de se dire que, la palme étant ce qu’il y a de moins cher, il y a plus de chances que les dérivés proviennent de cette huile plutôt que d’une autre.

Mais finalement seul le fabriquant le sait…

 

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