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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 06:39

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VIVISECTION

Pour "Science et Vie junior": souris de laboratoire? Même pas mal!
Mis en ligne le mardi 09 mars 2010

Dans son numéro de mars 2010 (le 246) se trouve un bel exemple d’anthropomorphisme, ce que l’on reproche couramment aux militants de la protection animale, mais, cette fois, utilisé «dans le bon sens», car au service des humains, de la science, la seule, la bonne, la vraie: celle qui expérimente sur les animaux.

Chaque mois, cette revue de vulgarisation scientifique destinée aux adolescents et censée les informer, voire leur donner envie d’envisager de faire carrière dans ce domaine, invite «des choses, des bêtes et des hommes». Cette fois, «L’invité du mois» est… une souris, appelée à «s’exprimer», sur un ton badin, à l’occasion du centième anniversaire de celles qui ont été créées «exprès pour les tests»: les souris de labo. Eh oui, la vedette est une souris, et elle répond aux questions. La preuve ? Ses «propos», quel honneur, sont même «recueillis par», comme pour les vraies interviews, avec de vraies gens, c’est dire. Elle «parle», et, pleine d’émotion, évoque son utilité pour la science. L’introduction se veut drôle — on s’adresse à des jeunes, il s’agit de les amuser afin de retenir leur attention: «Pas de médecine sans elle [la souris]. Faut que ça se sache, foi de moustache!» On rirait presque. L’accroche, enthousiaste, se veut en plus didactique: «Petite, frugale, 80 descendants par an… I-DÉ-ALE!»

 

Les souris de labo : on les expérimente, et elles aiment ça. Très fière que tous les médicaments et vaccins soient testés sur sa «famille», notre, pardon, leur souris, toute frétillante d’excitation, apprend aux jeunes lecteurs que, reproduction après reproduction, des souriceaux ont été sélectionnés en vue d’obtenir les spécimens le plus semblables possible, et ce, afin de répondre au mieux aux tests. Ensuite, on a créé des «milliers de lignées» auxquelles on a ajouté des gènes de diverses maladies. Deux millions de souris sont ainsi torturées puis tuées chaque année dans le silence de nos labos (pas d’illusions, à l’étranger, c’est pareil).

 

Grave manquement à l’information : l’existence des méthodes substitutives ne sera même pas indiquée. Et, tout aussi déplorable — et insultant, aussi bien pour les souris que pour le lecteur —, à aucun moment, AUCUN, n’est ne serait-ce qu’évoquée la possibilité que les souris puissent ressentir la moindre douleur pendant les expériences. Pas un mot sur la souffrance, les jeunes à qui s’adresse cette publication ne sauront pas, et, de fait, cela ne leur viendra logiquement pas à l’esprit, que les rongeurs, êtres sensibles qui éprouvent, tout comme nous, la faim, la soif, le froid, la chaleur, la peur, l’angoisse, peuvent, également tout comme nous, avoir, tout simplement, mal. Le «matériel de laboratoire» n’éprouve rien : il sert, il souffre, il meurt. Exemple, entre autres : le Botox, qui tue les rides… mais d’abord les souris.

 

La toxine botulique, l’ingrédient principal du Botox Vistabel®, est un des poisons les plus puissants que l’on connaisse en science. Il est évidemment indispensable que ce produit soit sécurisé avant d’être mis sur le marché et afin d’assurer son efficacité. C’est ce qui a été fait. Une méthode très fiable, conçue par un laboratoire reconnu par le gouvernement britannique (le NIBSC, Institut national des standards et des contrôles biologiques), a été mise au point en 1999. Important : elle n’utilise pas d’animaux pour tester ce produit. Depuis donc exactement dix ans — dix ans déjà… —, les labos ont la possibilité d’exploiter et de vendre le Botox (source de grands profits pour l’industrie pharmaceutique) sans recourir aux tests sur les animaux. Doit-on aller jusqu’à dire que « c’était trop beau » ? Probablement, puisque cette méthode n’est pas utilisée par le groupe international Ipsen, qui, bien qu’au courant de l’existence d’une méthode alternative, teste cette dangereuse toxine sur des milliers de souris.

 

Pour le docteur vétérinaire André Ménache, directeur d’Antidote Europe, le fait que des compagnies comme Ipsen n’aient pas recours à cette méthode est un scandale, vu la cruauté des tests effectués sur les souris: «Une fiole contenant un millilitre de toxine botulique tuera 500 souris. Le produit est injecté dans l’abdomen de chaque souris, et on attend trois à quatre jours, le temps pour les muscles respiratoires de se paralyser, jusqu’à ce que la moitié des souris succombe. Seul l’appui du consommateur fera changer les choses.» Le 26 août 2009, André Ménache a envoyé un courriel à Didier Véron, directeur d’Ipsen en France (Boulogne-Billancourt), afin de lui demander pourquoi il n’utilisait pas cette méthode substitutive. À ce jour, toujours aucune réponse. À la tête d’Antidote Europe, deux scientifiques opposés à l’expérimentation animale pour raison de santé… humaine: Claude Reiss, président, qui fut directeur de recherche au CNRS durant quarante ans, et le Dr André Ménache, vétérinaire (encore un scientifique!), pour lesquels «aucune espèce n’est un modèle biologique fiable pour une autre».

   


• Photo : merci à PETA France et à International Campaigns.
www.petafrance.com, www.antidote-europe.org
• Nombreuses actions contre la vivisection:
www.international-campaigns.org

Luce Lapin
7 mars 2010
lucelapin@charliehebdo.fr

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