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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 05:36

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De Nathalie • 16 mars 2010 •
Catégorie: Créer/Bâtir

 

 

 

 

Cela fait maintenant presque un an que je fais un petit tour de notre jolie planète et le temps est venu pour moi de vous parler de ce que je suis venue chercher en Nouvelle-Zélande : la permaculture.

 

Permaculture ? Etes-vous familier avec ce mot ? Nous vous en avons déjà parlé, par-ci par là, notamment lorsqu’il s’agissait de jardin bio ou d’agriculture responsable. C’est une notion qui a vu le jour et s’est largement développée dans les années 70 en Australie, sous l’impulsion de Bill Mollison et son « élève » David Holmsgreen. Ce mot farfelu vient de la contraction d’ « agriculture » (ou plus amplement « culture ») et « permanente ».


Kezaco la permaculture ?

C’est un outil d’aménagement attentif et de maintenance de systèmes de pratiques, s’appuyant sur l’observation de la nature pour concevoir des écosystèmes durables et diversifiés. C’est également une philosophie d’organisation de l’espace et de paysages : elle encourage l’intégration harmonieuse et socialement responsable des hommes dans un environnement, leur donnant ainsi accès à des ressources naturelles, de la nourriture et d’autres besoins matériels et non-matériels.


La permaculture renvoie souvent à l’idée de jardin. En effet, cette science systémique fut établie en premier lieu pour répondre à des problématiques d’organisation de jardins nourriciers. Ce n’est pourtant pas le seul domaine dans lequel la permaculture peut se rendre utile.


Plutôt que de vous parler de manière très sérieuse et académique de cette notion, j’aimerais vous l’illustrer à l’aide d’exemples concrets, en rapport avec le jardin, mais aussi l’habitat écologique puisque c’est un domaine qui me tient particulièrement à cœur dans mon voyage.


De bonnes idées en perspectives

Derrière un mot à consonance savante se cache la plus vieille des recettes : le bon sens. La permaculture n’est faite que de notions simples à appliquer et à comprendre. Pas besoin d’être un ponte dans le domaine étudié pour saisir l’intelligence et l’ingéniosité de cette manière de réfléchir. Car c’est bien cela le but, apprendre à observer, organiser, agir avec simplicité et efficacité.


La chose la plus importante à retenir pour « faire » de la permaculture c’est positiver. Vous êtes priés d’être de bonne humeur, merci !! Ainsi, la permaculture vous encourage à regarder la solution plutôt que le problème, à travailler avec et non plus contre la nature et à faire avec les moyens du bord.


 

Avant d’enfiler vos gants, prenez le temps !


Imaginez que dès demain, vous souhaitiez réorganiser votre jardin pour y produire de la nourriture (une très bonne idée pour manger sain et faire des économies). Comment allez-vous vous y prendre ? La permaculture ne vous donnera pas une liste d’actions succinctes et détaillées, mais plutôt une manière universelle d’attaquer cette tâche.


La première des notions à retenir c’est l’observation. Vous ne voudriez pas vous lancer bille en tête, commencer à creuser pour vous rendre compte par la suite de vos erreurs et tout recommencer ? Non, prenez plutôt le temps de réfléchir à votre tâche avec des outils simples : un papier et un crayon !


Pour la création d’un espace nourricier permaculturel, il est recommandé d’observer le terrain pendant au moins une année, afin de noter les remarques relatives à chaque saison. N’ayant pas forcément le temps, vous pouvez dans l’immédiat noter les zones d’ombres, celles qui ont tendance à être sèches, l’endroit où la pluie s’accumule, les vents dominants …


Vous pouvez constater les éléments suivant : le temps dont vous disposez par semaine (ce qui vous aidera à délimiter la taille de votre jardin), votre budget, vos ressources disponibles (un cour d’eau, un collecteur de pluie, des outils, des animaux, un bâtiment ), vos envies et celles de vos proches (plutôt fruits ou légumes, fleurs ou arbres, carottes ou pommes de terre).


 

Ces réflexions s’appliquent aussi à l’aménagement d’une maison.


Avant de construire votre habitation écologique, vous allez vous renseigner sur la courbe du soleil, les zones d’ombre, les vents dominants, les précipitions, les températures … Ces informations vous aideront à choisir le type de matériau (Maison en paille ? En terre ? En bois ? Quelle isolation, quelles finitions ? ) et à orienter le bâtiment correctement.

Travailler moins pour récolter plus !

Une fois toutes ces réflexions faites, vous pouvez vous attaquer au « design ». Petite parenthèse linguistique : le mot « design » en permaculture a une signification et surtout une connotation bien différente de l’utilisation que nous avons du mot en français (un peu fashion un peu tendance …).


Le « design », c’est tout simplement le plan, le dessin de votre système, concrètement inscrit sur une feuille de papier. Votre design, donc, vous permettra de réfléchir à l’agencement de votre jardin, d’y revenir plusieurs fois, de changer d’avis jusqu’à parvenir à quelque chose qui vous plait. Le premier coup de pioche que vous donnerez sera donc fait en toute connaissance de cause et après maintes réflexions, c’est cela l’efficacité !


Traditionnellement, il est logique de placer son jardin le plus près possible de la maison, je dirais même de la cuisine. L’ayant sous les yeux le plus souvent possible, vous en prendrez soin naturellement, sans que la maintenance soit une corvée qui vous amène au fond du jardin. Vous mettrez au plus proche de vous les plantes qui nécessitent une attention régulière et celles que vous utilisez souvent (comme les aromates ?). En périphérie, vous pouvez organiser les arbres fruitiers et les ressources (le compost, le mulch, les animaux …). Voici un dessin d’un jardin que nous avons réalisé en une journée, avec l’aide d’une dizaine d’amis, à Hamilton en Nouvelle-Zélande :


 

 

La dernière étape sera bien sûr la mise en place de votre jardin. Une fois encore, la permaculture peut vous donner quelques tuyaux pour faire les choses efficacement.


D’une manière générale, votre objectif sera de travailler moins pour récolter plus … Par exemple, la permaculture vous encourage à ne jamais bêcher, ou retourner la terre (le « no dig garden »). Laissez les vers de terre s’occuper de cela à votre place, pour eux c’est un jeu et un plaisir alors que pour nous, c’est une corvée …


Le problème récurrent des jardiniers, ce sont les mauvaises herbes ; beaucoup de jardins ont été abandonnés à cause d’une mauvaise maintenance des indésirables. Pour éviter cette situation, arrangez-vous pour ne pas être débordé par les évènements.


Ainsi, sachez que les mauvaises herbes poussent sur la terre nue. Elles ne sont pas toujours là pour vous embêter, mais souvent pour protéger la terre, aussi évitez de laisser des bancs de terre visibles et mulchez/paillez systématiquement entre vos cultures. Cela aura également l’avantage d’empêcher l’évaporation excessive d’eau et donc de limiter l’arrosage.

Quand vous préparez vos lits de jardins, faites-les d’une taille respectable (1,20m en moyenne) pour ne pas avoir à marcher dessus et compacter la terre sous vos pieds. Les vers de terre vous remercieront ! 5 minutes de désherbage tous les deux jours valent mieux qu’une heure par semaine et vous ne laisserez ainsi aucune chance aux graines de germer … Adopter la plantation en « diamant » et non pas en rangs bien droits.


 

De cette manière, les feuilles et tiges couvriront une plus grande surface et vous éviterez les morceaux de terre à nu. Respectez un espace suffisant entre les plantes pour permettre à vos outils de désherber correctement et ainsi éviter de vous baisser inutilement.


Voici une liste de quelques outils très efficaces que j’ai découverts en Nouvelle-Zélande.

Le Niwashi, un outil absolument fantastique que beaucoup de jardiniers Neo-Zélandais chérisse. Il permet le retrait et la coupe des mauvaises herbes.

 

 

Le Shark, un autre outil venant du Japon. Idéal pour couper les herbes fibreuses d’un coup sec et net.

 

 

Le sarcloir, est un outil tombé aux oubliettes du jardinier moderne. C’est un type de binette, qui permet de retirer les mauvaises herbes quand elles sont encore d ‘une taille raisonnable, en raclant le sol, mais seulement sur la couche supérieur. On ne bine donc pas, car je vous rappelle que c’est le travail des vers de terre et vous ne voudriez pas les mettre au chômage, n’est-ce pas ?

 

 

 

 

 

 

 

Pour organisez vos plantations, procurez-vous un livre sur le compagnonnage et la rotation des cultures (références à la fin de l’article). Vous apprendrez ainsi que les pommes de terre ne sont pas amies avec les tomates, mais que les carottes et la laitue s’apprécient beaucoup. La rotation des cultures vous apprendra à alterner les types de légumes dans vos lits de jardins, pour ne pas vider le sol de ses nutriments d’une année sur l’autre.


La permaculture vous propose de prendre en considération tous les éléments à votre disposition pour réussir l’aménagement de votre système. Ainsi, au jardin, pensez à mettre à profit vos animaux et autres ressources disponibles. Si vous avez des poules, construisez votre poulailler accolé à la serre, pour favoriser les échanges thermiques, bénéfiques aux deux bâtiments.


Utilisez le fumier de vos animaux pour faire du compost (cliquez pour une fiche pratique) et devenez amis avec les vers de terre en construisant une ferme des vers ! (cliquez pour une fiche pratique).

 


A vous de jouer !

 

 

 


Vous voici maintenant familier de la permaculture.

 


Si cette notion vous emballe, que ce soit pour un jardin, pour une maison ou pour n’importe quel autre système qui nécessite un minimum d’organisation (votre cuisine, votre bureau, ordinateur, votre vie ! ), voici quelques livres et stages qui pourront vous être utiles :


++ Pour aller plus loin ++

 

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