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De Albert • 27 novembre 2010 •
Catégorie: Livre
Sylvia Tostain fait partie de ces personnes qui prennent contact avec moi, ou que l’on dirige vers moi, parce que je suis éditeur et qu’elles ont un projet de livre.
Pour rappel, les livres que j’édite sont généralement de courtes histoires et adressées en priorité aux enfants ;-) mais bon, j’essaie tout de même de prendre le temps de comprendre le projet et d’aiguiller au mieux de mes compétences. Dans le cas du projet de Sylvia, j’ai eu envie d’aller plus loin tant ce projet m’a touché.
Pour commencer, ce “plus loin” prend la forme de ce billet pour vous permettre, à vous aussi, de prendre connaissance de ce projet porteur de sens, et vous inviter à le soutenir.
« MESSAGES POUR UN MONDE MEILLEUR » est un projet de livre qui réunit une cinquantaine de personnalités engagées sur le sujet de l’environnement, auxquelles la photographe Sylvia Tostain a souhaité rendre hommage pour les combats qu’elles mènent.
Il s’articule autour du constat que fait la photographe : « depuis les indiens que nous sommes allés décimer jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont cessé de nous alerter sur la manière dont nous traitons notre Terre.
Aujourd’hui l’effet boomerang se fait sentir, et l’état d’urgence a sonné…».
Conçu comme un recueil artistique, cet ouvrage s’adresse à un public large, dans l’idée qu’une photographie, une phrase, un texte court, peuvent toucher profondément et être le vecteur de prise de conscience.
C’est à travers les portraits de personnalités qui agissent en tant que « lanceurs d’alertes », que la photographe a choisi de raconter l’histoire d’une époque, où l’homo sapiens « moderne » a cru qu’il pouvait exercer son « savoir » en oubliant qu’il était entièrement dépendant de cette Terre qui le nourrit.
Ils sont ethnologues, politiques, porte-parole et représentants d’associations, paysans, éleveurs, apiculteurs, scientifiques, médecins, agronomes, avocats, économistes, ou encore philosophes, et ont accepté de participer à ce projet original en signant de leur plume un “message pour un Monde meilleur”.
Ainsi ce projet très personnel au départ a évolué en une démarche collective particulièrement inscrite dans les préoccupations actuelles de notre société, et porteur de cette idée qu’il faut rassembler autour de l’urgence ; car si chacun œuvre de son côté, il est fort probable que nous ne réussissions pas à redresser la barre du bateau Terre qui prend l’eau.
Les sujets sont photographiés en “studio”, éclairés avec des lumières de cinéma et les portraits sont réalisés avec un film argentique noir & blanc. Ce choix fait référence à la photographie d’acteurs du milieu des années 50 : « Je voulais les photographier comme s’ils étaient des acteurs, « les acteurs de la sauvegarde de la Planète ».
Pour aller plus loin dans sa démarche, la photographe a souhaité présenter les portraits des personnalités, sur des fonds aux ambiances aquatiques, un choix tant artistique que symbolique: la « planète bleue » recouverte aux 2/3 d’eau, l’eau symbole de la vie sur Terre.
Frédéric di Meglio, photographe plusieurs fois mondialement primé pour ses clichés sous-marins, auteur de plusieurs ouvrages, a également participé à ce projet. Ce travail associant le talent de photographes travaillant dans des univers très différents, a permis de créer des images uniques.
Musique : Elie Maalouf – Photos : S.Tostain
Lorsque j’ai rencontré Sylvia, j’ai eu envie d’en savoir plus sur son parcours.
Toute petite déjà, Sylvia était frappée par les personnes qui faisaient la manche dans le métro parisien : « Je demandais alors à ma grand-mère pourquoi… elle me répondit : parce qu’ils n’ont pas de quoi manger. Ce qui déclencha chez moi une prise de conscience qu’il y avait quelque chose d’injuste à cela, et à la fois, un sentiment d’empathie. »
La fibre environnementale, s’est plutôt construite en réaction : « A l’âge de 10/11 ans, je choisis un jour sur l’étal d’un marchand de journaux, un magazine qui s’appelait ” Science & Vie”, que je n’avais jamais lu auparavant, et dont la couverture annonçait un dossier sur le nucléaire. Je l’achetai et entamai sa lecture … Je compris la puissance de cette énergie, et j’enregistrai notamment quelque chose qui me frappa: ” l’industrie du nucléaire générait des déchets hautement radioactifs que l’on ne savait pas traiter.” Je compris à ce moment-là qu’on nous préparait un monde fou…
Deux mois plus tard, un intervenant extérieur vint nous rendre visite à l’école primaire pour faire un exposé sur cette nouvelle énergie “formidable” qui allait permettre à la France d’être indépendante énergétiquement… À la fin, il demanda si l’on avait des questions… Je fus la seule à lever la main, et je lui dis ceci, ( je m’en souviens encore) : “c’est très bien Monsieur ce dont vous nous parlez… mais excusez-moi, que comptez-vous faire des déchets nucléaires ?”. L’intervenant resta interloqué par ma question… et répondit : “euh, oui, c’est une bonne question… et bien pour le moment on ne sait pas, mais on trouvera des solutions.” Sa réponse ne me satisfit pas du tout ! et je lui répondis: “Et bien je l’espère !”. »
Sylvia Tostain – Photo par X. Lhospice
Cette question du nucléaire ressurgira en 1986 avec l’accident de Tchernobyl : ce n’est plus une enfant, mais une jeune adulte révoltée qui va alors s’engager et militer : « La colère depuis, n’a cessé de m’habiter, face à la légèreté de dirigeants inconscients, et prenant leurs décisions sans concerter les citoyens sur des choix qui nous concernent tous. Le mensonge orchestré autour du nucléaire est un véritable scandale ! »
Ce livre est une étape majeure dans le parcours militant de Sylvia : « J’ai fait ce livre, parce que je me rends compte depuis le temps que j’alerte autour de moi, que bon nombre de personnes n’iront pas lire des ouvrages de 300 pages sur tous ces sujets… et que j’ai souhaité rendre hommage aux personnes dont je trouve les combats courageux, pour que tous sachent combien il est important, pour notre avenir et celui des générations futures, de non seulement soutenir ceux qui se battent, mais qu’il est de notre devoir de nous engager nous aussi, d’une manière ou d’une autre, à leurs côtés. Parce qui si nous ne faisons rien, ou pas suffisamment, il est plus que probable que nous irons tous, et je dis bien tous, car nous sommes tous sur le même bateau, vers une planète où il ne fera plus du tout bon vivre. »
Réaliste, mais également résolument optimiste, Sylvia est convaincue que les choses peuvent encore changer, que chacun peut s’engager, ici, là, maintenant, à partir du moment où il prend conscience des enjeux.
Sans doute jugé trop personnel dans la forme et trop engagé dans le fond le projet n’a pour le moment pas trouvé d’éditeur prêt à s’engager à 100%.
Du coup, le livre est actuellement porté par une association qui recherche 100 souscripteurs pour compléter les aides obtenues et lancer un premier tirage.
Mais Sylvia n’a pas dit son dernier mot et reste ouverte à tout partenariat cohérent, notamment en ce qui concerne la diffusion et la distribution de cet ouvrage.
Au delà, du livre, Sylvia souhaite mettre en place une exposition et recherche actuellement un lieu et des partenaires pour le financement.
Allez sur le site de l’association Mouvement Artistique pour un
Monde Meilleur et soutenez financièrement le projet.
Par ailleurs, si vous avez un lieu d’exposition sur Paris que vous pouvez mettre à disposition, n’hésitez pas à contacter directement Sylvia Tostain.
+++ pour aller plus loin +++
- le site de la photographe Sylvia Tostain
- le site de l’association Mouvement Artistique pour un Monde Meilleur
- la page Facebook de Sylvia Tostain
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